jeudi 30 octobre 2008

76 places, 300 candidats pour la nouvelle maison de retraite


76 places - et déjà plus de 300 dossiers en attente. Elle ne fonctionne pas encore que déjà la nouvelle maison de retraite de l'avenue Jean Jaurès est surchargée de demandes. A l'approche de l'ouverture, la directrice de l'établissement, Martine Heros-Jordan, examine les demandes au cas par cas. Il lui faut définir qui peut bénéficier d'un accueil dans son établissement. De multiples critères entrent en jeu.

"300 dossiers, cela ne veut pas dire qu'il y a 300 personnes qui remplissent les conditions d'admission", explique la responsable de l'établissement. "Beaucoup de demandes ne sont pas, ou pas encore actuelles. Certaines personnes sont décédées, la santé d'autres candidats s'est dégradée. Il y a aussi les demandes préventives de gens qui peuvent encore rester chez eux". Les premières candidatures sont arrivées en 2005. Etant donné le manque de places et le temps d'attente pour entrer dans un établissement, les personnes âgées et leur famille font leur demande bien avant d'en avoir besoin. Dans le choix de Martine Heros-Jordan, le critère temps est important: plus tôt on a déposé un dossier, et plus on a de chances d'être accueilli.

Priorité aux Neudorfois

Comme tout établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), la nouvelle maison de l'avenue Jean Jaurès a pour vocation d'accueillir des personnes qui ne peuvent plus vivre seules, sans accepter les grabataires, qui, eux, relèvent du long séjour. Dix places en "unité de vie partagée" sont réservées aux patients souffrant d'Alzheimer. "C'est un espace sécurisé. On ne peut pas en sortir sans digicode. Ces unités correspondent à une phase relativement fréquente dans la maladie, avec des fugues, une perte des repères spatio-temporels", explique la directrice de l'établissement.

Si le dossier médical joue un rôle majeur dans le choix des futurs pensionnaires, Martine Heros-Jordan reste attentive au contexte social et familial. Elle donne la priorité aux habitants du quartier: "Il est important que les personnes restent dans leur environnement habituel. La majorité des demandes viennent d'ailleurs de Neudorf".

Un deuxième établissement en projet

L'établissement devrait ouvrir ses portes dans le courant du mois de novembre, dès qu'auront eu lieu les contrôles de sécurité et de conformité. A Hospitalor, l'association qui gère l'établissement ainsi qu'une trentaine d'autres, on espère que tout sera en place pour le 17 novembre. A partir de cette date, les entrées se feront de manière progressive, au rythme d'une vingtaine de personnes par semaine.

L'explosion des demandes d'hébergement montre l'ampleur du besoin. Selon une étude de la ville, il manquait à Strasbourg, en 2003, 400 places d'accueil et d'accompagnement. Le département a donc décidé d'un plan d'action qui prévoit la construction de cinq établissements, dont deux à Neudorf: celui de l'avenue Jean Jaurès, et un autre, encore en projet, dans la zone Danube. Erna Jung, chef des services établissement et institution au Conseil général du Bas-Rhin, ne sait pas si ce plan d'action suffira pour répondre à l'urgence de la situation dans la CUS. "Le Bas-Rhin étant une des régions les mieux équipées, la priorité a été donnée à d'autres régions. Il y a eu alors un blocage pendant plusieurs années".

Dans l'EHPAD, l'effort est mis sur la prise en charge non médicamenteuse. Le personnel a prévu d'organiser des activités et des animations comme des ateliers de cuisine. Il promet de s'adapter à la demande des hôtes des lieux, dès leur arrivée.

Gaëlle Dietrich

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire