mardi 4 novembre 2008

Christine Moser, prête-moi ta plume

Profession: écrivain public. Le mot sonne comme le nom d’un métier disparu. Pourtant Christine Moser est sûre d’être dans le coup et d’avoir fait le bon choix en créant en juin dernier sa micro-entreprise d’un genre inattendu. Début 2008, elle abandonne les formulaires et les chiffres de sa section examen, au rectorat de Strasbourg, pour se consacrer à sa passion: écrire pour elle et pour les autres. Des discours de mariage aux cartes de menus, des slogans publicitaires aux biographies, dans son salon qui lui sert de bureau, Christine passe du coq à l’âne avec bonheur. Sa clientèle est variée. Les petites entreprises la chargent de rédiger des modes d'emplois ou des discours. Les agences de publicité font appel à elle pour trouver une accroche percutante, une phrase-choc. Les particuliers lui demandent d'écrire leurs histoires personnelles. Les formulaires et courriers administratifs l'intéressent beaucoup moins. Elle en rédige d'ailleurs assez peu: « Il y a des gens qui sont spécialisés dans ce domaine, à l'ANPE ou à la CUS par exemple. Ils aident surtout les gens qui ne parlent pas français. Moi je préfère rédiger des choses plus personnelles»






Sous ses airs indéfinissables, le métier ne s’improvise pas. Avant de s'installer à son compte, Christine Moser a suivi une formation à distance au CNED. Au programme: des bases juridiques pour créer sa micro-entreprise et des exercices d'écriture, de la requête administrative à la rédaction littéraire.
La jeune femme avait déjà une licence d’histoire et un BTS publicité et communication. « Mais je savais très jeune que je ne voulais être rien de tout ça », confie-t-elle. Mais elle possède une bonne maîtrise de la langue, un vrai plaisir d’écrire, et une grande capacité d’écoute.






Ecouter et recueillir les confidences est devenu son métier. « Ça m'étonne toujours, mais les gens se livrent très facilement » confie-t-elle. Pour l'écrivain public, les relations professionnelles virent vite à l'intime.






Elle écrit depuis son domicile, rue de Bâle, mais en général, elle se déplace chez ses clients. Beaucoup sont Neudorfois, comme elle. Ils ont été informés par les cartes de visites qu'elle a déposées dans les associations locales ou au théâtre de la Scala. D'autres ont lu l'article publié dans l'édition de septembre du Journal de Neudorf. En attendant que le bouche-à-oreille fonctionne, elle continue ses démarches de porte à porte. « Je vais essayer de me faire connaître par le biais d'autres structures, et un peu plus loin, les collectivités locales et les mairies par exemple».
Christine Moser multiplie les publics et les genres. Elle écrit des nouvelles pour la presse, surtout féminine. Elle aimerait se lancer dans la littérature pour la jeunesse et les biographies. A chaque genre d'écrit, elle s'adapte au lecteur et à sa manière de s'exprimer.






Quelques mois après la création de sa micro-entreprise, Christine Moser se dit satisfaite. « Je pense que c'est un métier dont on peut vivre, mais il faut sans cesse rappeler qu'on est là, faire des démarches pour chercher les clients. Je crois qu’il n’y a pas de demande… Il faut la créer! »

Quand elle n’écrit pas pour gagner sa vie, elle le fait pour son loisir. Son premier roman, Double Vie, doit paraître en Belgique avant la fin de l’année. « Sentimental et moderne », selon sa propre définition. Un recueil de nouvelles est aussi en préparation, mais « par superstition», elle ne veut encore rien en dire.

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